dark_omens : 12/20 | L'esprit créatif des Hollandais de Mayan demeure indubitablement hanté par les ombres succinctes et fantomatiques de nombreux groupes tels que, par exemple, Hollenthon, Dimmu Borgir, After Forever, Therion ou encore tels que Septic Flesh. Bien évidemment, il y a aussi dans l'expression de ce groupe, l'empreinte grandiloquente et symphonique des néerlandais d'Epica. Cette dernière affirmation est une évidence puisque les deux entités partagent les mêmes forces vives. Ainsi Mark Jansen (chant, guitare), Isaac Delahaye (guitare) mais aussi Ariën Van Weesenbeek (batterie) sont les âmes communes fréquentant ces deux chapelles. De surcroit, la présence ici, entre autres, de Simone Simons, chanteuse d'Epica, renforce encore cette impression de parenté manifeste.
Pour compléter l'ébauche consistant à tenter d'éclaircir le propos de Mayan, il faut ajouter qu'à tous ces divers penchants musicaux, à la fois solennels et mélodiques, agressifs et orchestraux, ces Battaves ajoutent aussi celui d'un gout prononcé, irrépressible, obsessionnelle et irréductible pour les mouvances Progressives.
Ainsi afin de simplifier la lourde tâche de la définition musicale, celle là qui appose officiellement l'estampille sur l'œuvre, le dictat de l'opinion publique aura donc résumé la démarche de ces natifs des Pays-Bas sous l'appellation imparfaite, mais rassurante, de Death Progressif. De la sorte, la voilà donc rassérénée face à ce Quarterpast, premier véritable album de Mayan, décrit par ces concepteurs comme un opéra symphonique Death Hollenthon.
Néanmoins cette dénomination ne résout en rien l'inextricable difficulté consistant à expliquer, le plus précisément possible, la teneur exacte des travaux de cette formation. Tant et si bien que l'embarras demeure entier. Car il y a, en effet, tant de diversité dans cet imbroglio sonore qui, du Death au Black, du Heavy au Hollenthon Symphonique, du Prog au Power Metal, nous plonge dans les affres d'un désarroi assez embarrassant. L'obstacle demeure irrémédiablement dressé face à nos consciences tourmentées.
Comment alors exprimer ce Quarterpast avec des mots simples loin de ces maux complexes?
On peut simplement dire, dans un premier temps, que tous ceux qui exècrent cette lisibilité absconse inhérente aux musiques Progressives seront égarés dans ces compositions pas nécessairement accessibles immédiatement. Ces détracteurs, peu sensibles aux raffinements complexes, qui refuseront de sacrifier du temps afin de s'immerger, et de s'abandonner, dans les dédales d'une œuvre apparemment alambiquée, ne pourront apprécier que très superficiellement le travail effectué sur ce plaidoyer.
On peut également dire, dans un second temps, que tous ceux qui abominent l'emphase déclamatoire pompeuse, mélodique et symphonique, soulignée par les voix angéliques célestes de divas émouvantes, seront, eux aussi, souvent agacés par les divers passages de ces compositions (Quaterpast, Essenza Di Te préambule aux allures opératiques, Tithe).
A l'évidence, la musique de Mayan est construite à l'aune de ces éléments caractéristiques, mais pas uniquement. Outre l'aspect exagérément progressif, grandiloquent, symphonique et mélodique de cet opus, il y a aussi ici une délicieuse virulence qui, loin d'être similaire à celle de mouvements communément reconnus pour être plus extrêmes (Black, Death...), offre à ce manifeste une saveur intéressante que l'on pourrait, parfois, rapprocher de celle d'un Death Black Symphonique. De telle sorte que certains de ces titres, alors que de surcroit ils ne prêchent pas une dévotion Prog trop abusive, éveillent en nous une saine curiosité. Citons donc les attachants Symphony of Agression, Mainstay Of Society, The Savage Massacre, ou encore, par exemple, un War of Terror que Shaggrath et ses comparses n'auraient certainement pas reniés.
Quoi qu'il en soit ce Quarterpast est donc un album auquel on ne peut s'attacher sans lui sacrifier un temps et une attention consentis. A la fois Death, Black, Power, Heavy, Symphonique mais surtout Progressif, ce manifeste dense laissera une empreinte confuse en l'esprit de tous ceux qui, comme votre modeste serviteur, sont de fervents adeptes de simplicité. Quant aux autres, ceux aguerris à ce genre d'adversités, ils ne pourront rester indifférents à cet opus qui, loin d'égaler certains plus illustres dans le genre, possèdent de nombreuses qualités.
2016-06-22 17:00:24
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