MAYAN
QUARTERPAST (Album)
2011, Nuclear Blast


1. Symphony of Aggression 07:49
2. Mainstay of Society 05:25
3. Quarterpast 01:35
4. Course of Life 06:10
5. The Savage Massacre 05:28
6. Essenza Di Te 02:06
7. Bite the Bullet 05:19
8. Drown the Demon 05:00
9. Celibate Aphrodite 07:20
10. War on Terror 04:25
11. Tithe 00:52

Bonustrack
12. Sinner's Last Retreat - Deed of Awakening 07:39

Total playing time 59:08


Eternalis : 11/20
La fin des temps, l’apocalypse moderne sous fond d’écologie politique et mystique.
L’utilisation abusive du calendrier maya pour appuyer des thèses pessimistes et alarmistes est devenu une monnaie courante de ces dernières années, invitant autant à la psychose qu’au rejet pur et simple d’ancienne civilisations au savoir et à la sagesse dépassant le monde moderne.
Mark Jansen, en 2005, avait déjà, quelques mois avant que cela ne devienne un sujet d’actualité (autant cinématographique que littéraire), évoqué le sujet à travers un ambitieux concept. Encore jeune groupe à l’époque, Epica, né après le relatif split d’After Forever, donnait naissance à un impressionnant "Consign to Oblivion" aux éléments appartenant à la culture sud-américaine tout en gardant une forte empreinte continentale et occidentale (notamment liée au concept "Embrace That Smothers").

Cependant, l’envie d’en faire un projet à part entière, concret et unique, sans le sceau d’un groupe qui en amenuisait l’impact, était resté ancré dans l’esprit du guitariste et compositeur hollandais.
Suite à "Design Your Universe", quatrième opus d’Epica, qui rejetait très loin les barrières de la brutalité dans le domaine du métal lyrique à chant féminin, il était écrit (de la plume de Mark) que le groupe ne pourrait pas aller plus loin dans cette dimension, démesurément épique, intense et filmique, de plus agrémenté de nombreux blasts-beat et autres parties vocales extrême. Néanmoins, cela ne signifiait pas invariablement que le compositeur ne voudrait plus composer dans cette veine… Simplement que le patronyme d’Epica ne correspondrait plus. C’est alors qu’un nouveau projet naquit… Et avec lui, l’idée d’enfin le lier à ce concept maya à part entière. Sans prise de risque ni surprise, Mark offrit comme appellation à cette nouvelle entité Mayan.

Griffé de l’étiquette alléchante et intrigante de « Death Metal Opera », "Quarterpast" se présente comme un projet dantesque aux multiples invités, et probablement réservé à un travail plus studio que scénique. Car entre un line up rythmique reprenant celui d’Epica (guitare/batterie) et le bassiste d’Obscura et Pestilence (Jeroen Paul Thesseling), s’ajoute à la liste l’inévitable Floor Jansen (qui n’a jamais été aussi omniprésente que depuis qu'After Forever appartient au passé), Henning Basse (Metalium, Sons of Seasons), l’évidente Simone Simons et une jeune chanteuse d’opéra italien : Laura Macrì.
Ainsi, l’album s’annonce on ne peut plus épique et ambitieux, et présenté à la manière d’une œuvre immense à la Septic Flesh. Pourtant, il n’en sera rien, ou presque…

La première grande déception de Mayan se situe au niveau de la production, étouffée et curieusement creuse, loin de la densité de "Design Your Universe" pour se rapprocher du côté cru et finalement mal opportun de "The Divine Conspiracy", cassant avec la grandeur musicale.
La seconde déception, bien plus cruciale et dépendante de la qualité globale : le manque flagrant d’inspiration. Alors que l’on était légitimement en droit de s’attendre à une suite logique du dernier Epica, mais cette fois sans frontières ni barrières, on se retrouve avec un métal symphonique sclérosé et bateau, aux riffs et constructions désespérément linéaires. La diversité vocale manque cruellement d’accroche et surtout de cohérence, loin de projet typiquement conceptuel que peuvent être Ayreon ou Avantasia (le terme « opera » apparaissant comme un peu usurpé).

Certes, certaines envolées symphoniques sont bluffantes, celles de "Bite the Bullet" ou "Symphony of Agression" pour ne citer qu’elles, mais on ne pourra s’empêcher de penser à un manque de recul sur cette œuvre semblant avoir été fait dans l’excitation la plus complète. Mayan mélange autant le black symphonique à la Dimmu Borgir sur l’imposant (et très réussi) "Course of Life" que le métal lyrique à la Epica (et avec Simone, ce qui n’aide pas à offrir une identité à Mayan) sur "Mainstay of Society" (aux riffs death d’une grande mollesse, et aux claviers d’une niaiserie très décevante).
Il est difficile de voir où Mark à cherché à en venir ici, tant le groupe mélange tout à tort et à travers, comme un melting-pot des influences du guitariste sans lui avoir offert au préalable une âme propre. Certes, un moment comme "Essenza Di Te" reste magique et onirique, notamment pour le talent de la soprano italienne, mais il ne dure malheureusement pas plus de deux minutes…

Étrangement, "Drown the Demon" et sa symphonie inquiétante fera furieusement penser à "The Wicked Symphony" d’Avantasia, malgré un aspect « Burtonnien » dans les claviers un peu ratés, manquant l’onirisme pour, une nouvelle fois, un manque de cohérence entre les parties instrumentales.
Pour ajouter au bilan des plus infructueux à ce disque, on ajoutera que le grunt de Mark retombera dans ses travers d’antan ; à savoir une monotonie de ton majeur, alors que le chanteur avait trouvé une variété salutaire dans le dernier Epica.

Reste une maitrise technique parfaite (quelle performance d’Ariën Van Weesenbeek derrière les futs), un Henning Basse fidèle à lui-même et très bon au chant clair ("Celibate Aphrodite" où il survole une composition pourtant bien terne) et des chanteuses toujours aussi exceptionnelles vocalement. Malencontreusement, cela ne suffit plus aujourd’hui pour faire un bon album, et Mayan souffre visiblement d’une grande précipitation et il fort probable que Nuclear Blast n’aurait pas signé un projet pareil sans le casting d’exception qu’il pourra apposer en sticker promotionnel sur la pochette. L’identité était grande et noble, le résultat décevant et banal…
Peut-être une prochaine fois… Et en espérant que ça ne stoppe pas la marche en avant du groupe principal de ce compositeur ayant déjà apporté, malgré son jeune âge, certaines des plus belles lettres de noblesse au metal lyrique actuel.

2011-04-30 11:26:33


dark_omens : 12/20
L'esprit créatif des Hollandais de Mayan demeure indubitablement hanté par les ombres succinctes et fantomatiques de nombreux groupes tels que, par exemple, Hollenthon, Dimmu Borgir, After Forever, Therion ou encore tels que Septic Flesh. Bien évidemment, il y a aussi dans l'expression de ce groupe, l'empreinte grandiloquente et symphonique des néerlandais d'Epica. Cette dernière affirmation est une évidence puisque les deux entités partagent les mêmes forces vives. Ainsi Mark Jansen (chant, guitare), Isaac Delahaye (guitare) mais aussi Ariën Van Weesenbeek (batterie) sont les âmes communes fréquentant ces deux chapelles. De surcroit, la présence ici, entre autres, de Simone Simons, chanteuse d'Epica, renforce encore cette impression de parenté manifeste.

Pour compléter l'ébauche consistant à tenter d'éclaircir le propos de Mayan, il faut ajouter qu'à tous ces divers penchants musicaux, à la fois solennels et mélodiques, agressifs et orchestraux, ces Battaves ajoutent aussi celui d'un gout prononcé, irrépressible, obsessionnelle et irréductible pour les mouvances Progressives.

Ainsi afin de simplifier la lourde tâche de la définition musicale, celle là qui appose officiellement l'estampille sur l'œuvre, le dictat de l'opinion publique aura donc résumé la démarche de ces natifs des Pays-Bas sous l'appellation imparfaite, mais rassurante, de Death Progressif. De la sorte, la voilà donc rassérénée face à ce Quarterpast, premier véritable album de Mayan, décrit par ces concepteurs comme un opéra symphonique Death Hollenthon.

Néanmoins cette dénomination ne résout en rien l'inextricable difficulté consistant à expliquer, le plus précisément possible, la teneur exacte des travaux de cette formation. Tant et si bien que l'embarras demeure entier. Car il y a, en effet, tant de diversité dans cet imbroglio sonore qui, du Death au Black, du Heavy au Hollenthon Symphonique, du Prog au Power Metal, nous plonge dans les affres d'un désarroi assez embarrassant. L'obstacle demeure irrémédiablement dressé face à nos consciences tourmentées.

Comment alors exprimer ce Quarterpast avec des mots simples loin de ces maux complexes?

On peut simplement dire, dans un premier temps, que tous ceux qui exècrent cette lisibilité absconse inhérente aux musiques Progressives seront égarés dans ces compositions pas nécessairement accessibles immédiatement. Ces détracteurs, peu sensibles aux raffinements complexes, qui refuseront de sacrifier du temps afin de s'immerger, et de s'abandonner, dans les dédales d'une œuvre apparemment alambiquée, ne pourront apprécier que très superficiellement le travail effectué sur ce plaidoyer.

On peut également dire, dans un second temps, que tous ceux qui abominent l'emphase déclamatoire pompeuse, mélodique et symphonique, soulignée par les voix angéliques célestes de divas émouvantes, seront, eux aussi, souvent agacés par les divers passages de ces compositions (Quaterpast, Essenza Di Te préambule aux allures opératiques, Tithe).

A l'évidence, la musique de Mayan est construite à l'aune de ces éléments caractéristiques, mais pas uniquement. Outre l'aspect exagérément progressif, grandiloquent, symphonique et mélodique de cet opus, il y a aussi ici une délicieuse virulence qui, loin d'être similaire à celle de mouvements communément reconnus pour être plus extrêmes (Black, Death...), offre à ce manifeste une saveur intéressante que l'on pourrait, parfois, rapprocher de celle d'un Death Black Symphonique. De telle sorte que certains de ces titres, alors que de surcroit ils ne prêchent pas une dévotion Prog trop abusive, éveillent en nous une saine curiosité. Citons donc les attachants Symphony of Agression, Mainstay Of Society, The Savage Massacre, ou encore, par exemple, un War of Terror que Shaggrath et ses comparses n'auraient certainement pas reniés.

Quoi qu'il en soit ce Quarterpast est donc un album auquel on ne peut s'attacher sans lui sacrifier un temps et une attention consentis. A la fois Death, Black, Power, Heavy, Symphonique mais surtout Progressif, ce manifeste dense laissera une empreinte confuse en l'esprit de tous ceux qui, comme votre modeste serviteur, sont de fervents adeptes de simplicité. Quant aux autres, ceux aguerris à ce genre d'adversités, ils ne pourront rester indifférents à cet opus qui, loin d'égaler certains plus illustres dans le genre, possèdent de nombreuses qualités.

2016-06-22 17:00:24


EternalTearsOfSorrow : 12/20
En 2002, Mark Jansen, après avoir annoncé son départ d'After Forever (Groupe aujourd'hui dissous), fonda Epica, qui prit vite le dessus sur son compatriote After Forever, en devenant aussi célèbre et aimé que ce dernier combo. Avec The Divine Conspiracy et notamment Design Your Universe, Epica se transforma en un groupe beaucoup plus speed et avec des influences de Death Symphonique beaucoup plus présentes, avec des grunts beaucoup plus utilisés, une Simone Simons très en forme, et beaucoup plus de solos de guitare (Principalement dans Design Your Universe). Et en 2010, Mark Jansen décida de former son projet parallèle (Dont il parlait depuis déjà la sortie de Divine Conspiracy), Mayan, portant le nom d'un peuple dont Jansen est fasciné.

Dans ce nouveau projet, le line-up s'avérera simple à retenir, puisque la bonne moitié des membres viennent d'Epica : Mark Jansen (S'occupant uniquement des grunts, et non de la guitare), Isaac Delahaye, Arien Van Weesembeek ainsi qu'une présence plus discrète de Simone Simons. La basse sera assurée par Rob Van Der Loo et la seconde guitare sera occupée par la présence de Frank Schiphorst, sans oublier Floor Jansen qui sera parmi les chœurs aux côtés de Simone, en passant par Jack Driessen derrière les claviers. Quarterpast, premier album de ce combo sera d'une complexité assez importante, notamment avec la pochette, qui sera assez dure à déchiffrer, avec des drôles de personnages, ainsi que d'un côté un paysage des plus modernes et de l'autre une pyramide datant de milliers d'années.

Musicalement parlant, la musique de Mayan n'est pas forcément des meilleures... Et on s'ennuie franchement dans certains morceaux, pour la simple et bonne raison que le nouveau groupe de Jansen s'influence trop de diverses autres formations. Notamment bien entendu Epica, la musique de ce groupe étant trop rappelée par la voix de Simone Simons, et par le trop-plein de symphonie. Bien sûr, Mayan possède une personnalité, mais pas assez propre. En gros, la musique de ce groupe est en somme du Epica, avec un retournement de situation pour le grunt, qui prendra presque le chant entièrement sous sa charge, et vice-versa pour le chant de Simone Simons. Mayan puise également ses ressources pour « Course Of Life » dans Dimmu Borgir, le growl se rapprochant beaucoup trop de celui du légendaire Shagrath à certains instants.

Malgré l'ennui que nous porte quelques titres, on pourra cependant en sortir d'autres de cette norme, comprenant le magnifique « Symphony Of Agression », sans doute également inspiré par Epica, mais ayant une mélodie très prenante, un solo de guitare époustouflant, des touches de piano bien incrustées dans la musique... « The Savage Massacre » est également un morceau très inquiétant, rempli de suspense et de rapidité à la fois, un grunt dévastateur et une batterie magnifiquement jouée, divers chœurs prenant le dessus de temps à autres... Et on constatera également la présence de la Mezzo Soprano italienne Laura Macri dans le magique « Ezzenza Di Te », malheureusement bien trop court... « Drown The Demon » sera également intéressant avec ses mélanges de chœurs féminins, passant à merveille.

Le reste de cet album sera beaucoup plus mitigé, notamment avec un « Celibate Aphrodite » trop mystérieux, un interlude éponyme inutile, le reste restant plus ou moins digne d'intérêt. Mayan frappe assez maladroitement pour son premier essai, pourtant singé Nuclear Blast, mais manquant réellement d'inspiration et de pureté. Malgré quelques morceaux intéressants et restant relativement bien en tête, il sera difficile de qualifier cet album de « bon ». Il n'y a plus qu'à attendre le 5ème album d'Epica, prévu quant à lui pour mars 2012. Espérons que cet album remette les idées de Mark Jansen en place...

2011-09-28 16:56:43


MetalAngel : 8/20
Dans le métal extrême, il y a deux types de groupes. Les brutaux, qui, pour la plupart, ne s'attardent pas à créer des chansons très élaborées et qui préfèrent aller directement aux choses sérieuses en nous assénant des riffs belliqueux. Et les délicats, pour qui « agressivité » rime avec « accessibilité ». Pour cette seconde catégorie, les mélodies et les ambiances ont tout autant leur place sur cette scène que les gros coups de massue à l'aide de guitares ténébreuses ou des sections rythmiques aussi rapides et lourdes que des bruits de tonnerre. C'est exactement ce qui intéresse Mayan, la nouvelle formation de Mark Jansen, l'ancien gratteux d'After Forever et fondateur d'Epica, qui se retrouve uniquement, une fois n'est pas coutume, derrière le micro, accompagné d'autres musiciens, plus ou moins connus, comme Ariën Van Weesenbeek (batterie) ou Isaac Delahaye (guitares, chœurs). Mayan est, donc, plus un « All-Stars Band », destiné à épater la galerie qu'un véritable groupe, qui saurait nous pondre d'excellents titres.

Sur le plan musical, pas de réel changement de cap. La musique fait la part belle aux mélodies et à des structures symphoniques habituelles que l'on peut retrouver aussi bien chez feu After Forever que chez Epica (nombreux changements de rythmes, alternances de voix féminines claires ou classiques et masculines gutturales, ambiances pompeuses, riffs lourds et plombés dus aux guitares sous-accordées). Néanmoins, certaines nouveautés ont fait leur apparition, telles que des passages plus atmosphériques ou progressifs, accompagnés de sons de claviers modernes et des interruptions parlées. Ces quelques petites améliorations apportent un vrai dynamisme à ce style qui aurait tendance plutôt à faire somnoler, car maintes fois entendu. Heureusement pour Mayan, ce n'est pas le cas, même si l'ensemble reste malgré tout un tantinet faiblard.

Chaque composition possède un brin de folie qui apporte une ambiance barrée à l'album. D'ailleurs, on peut l'entendre dès le titre d'ouverture, « Symphony Of Agression ». Les autres morceaux sont dans la même veine. Malgré cela, l'album n'est, malheureusement, pas très réjouissant. Comme je le disais plus haut, le groupe nous met dans une position de déjà-entendu. Ce sentiment est d'autant plus fort que la ressemblance de certains morceaux avec ceux des groupes précités est frappante. La production, certes puissante et claire, appuie cette impression désagréable. L'ombre des ‘Invisible Circles' ou ‘Design Your Universe' plane au-dessus de ce debut-album…Pourtant, connaissant les musiciens, l'on aurait pu s'attendre à un tout autre résultat, moins banal et en aucune façon stéréotypé.

Grâce à ce ‘Quarterpast' plus ou moins mal conçu, le fan de métal peut s'apercevoir que la Hollande, pays de l'Edam, des Tulipes et de Dave, tourne actuellement en rond musicalement dans un style complètement bouché. Excepté peut-être avec Within Temptation, qui a su se renouveler au fur et à mesure des années et offrir un magnifique présent avec son nouvel et terrible album ‘The Unforgiving'. Mark Jansen et ses compères devraient en prendre de la graine, s'ils désirent continuer à naviguer sur les flots imprévisibles de la scène métal à bord de leur navire Mayan. Espérons de leur part un rapide changement de cap et une solide reprise en main de la barre, ce qui pourrait leur éviter un plausible naufrage musical.

Perdu dans un océan d'albums de qualités diverses sortis en cette année 2011, ‘Quarterpast' fait figure de « pollution sonore ». Ce terme est-il trop fort pour désigner cette première réalisation du « all-stars band » néerlandais ? Sans aucun doute si l'on se place du point de vue de la musique en général. Comparé au dernier album de Lady Gaga, par exemple, il fait figure de chef d'œuvre. Mais, pas si l'on se place du point de vue de la scène métal européenne, où là, cet album de Mayan est une mauvaise plaisanterie…

Pour résumer, si vous aimez à la fois vous promener dans les bois, cueillir les champignons, écouter du métal et aller faire des visites régulières chez votre disquaire, surtout n'achetez pas ce ‘Quarterpast', il est aussi indigeste et toxique qu'une amanite tue-mouche. Un conseil, ne vous attardez pas dessus et passez votre chemin…

2011-08-27 20:38:49


Northernshadow
Après avoir annoncé qu'Epica n'irait pas plus loin dans la brutalité que "Design your Universe", le leader des géants du symphonique néerlandais, Mark Jansen, forme au côté de Jack Driessen un groupe de "Death-Progressife-Symphonique" afin de laisser libre cours à son imagination la plus agressive. Ce projet apparait sous le nom très original de "MaYaN" faisant, bien évidemment référence à la culture maya dont, comme beaucoup d'entre vous le savent sans doute,l a sagesse et la connaissance passionnent le frontman. L'artwork, qui n'est pas forcément des plus esthétiques, je vous l'accorde, est néamoins très intéressant car il est l’allégorie d'une société gouvernée par la corruption et le mensonge au profit des richesses matérielles des trompeurs qui, bien évidemment, sont au sommet de la hiérarchie de cette société. Société qui est une exagération de la "politique du pognon" qui gouverne de plus en plus notre monde (évidemment,cela n'est que mon interprétation...). Corruption, mensonges, égoïsme, tels sont les thèmes abordés par ce "symphonic death metal opera". Vous aurez bien compris que le terme "Opera" est un peu gros pour ce qui est,en fait,qu'un "concept album".

Bien entendu,tout cela est un gros coup de pub. Voyez plutôt : "symphonic death metal opera" par Mark Jansen (Epica,vous l'aurez compris...), Jack Driessen (ex After-Forever), Isaac Delahaye (Epica), Ariën van Weesenbeek (encore Epica...), Jeroen Paul Thesseling (ayant été remplacé par Rob Van Der Loo) et Franck Schiphorst (deux inconnus) avec comme invités : Simone Simons (Epica),Henning Basse (Sons Of Seasons), Floor Jansen (ex After-Forever, Re-Vamp) et Laura Macrì (soprano italienne). Le tout signé Nuclear Blast, avouez que le tout est assez prometteur. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce projet n'est pas tant un projet "business" réservé au studio mais plutôt une manière pour ses musiciens de "s'éclater" autant lors de l'enregistrement en s'essayant à un peu tout et n'importe quoi que lors des lives. Car MaYaN est bel est bien destiné à la scène et pas n'importe laquelle ! Ils ont en effet prévu des concerts dans lesquelles ils investissent beaucoup pour en mettre plein la vue ! Mark dit lui même que ce projet est véritablement pour "s'amuser" (ils ne se foutent quand même pas de la gueule des fans attention !!) et que tant qu'ils n'y perdent pas trop, ils essayent de faire des concerts qui impressionnent. Donc, contrairement à ce que les apparences peuvent laisser penser, ce "death metal opera" n'a pas été créé dans un but commercial.

Venons en donc au résultat de tout cela...Je vais commencer par juger l'oeuvre en fonction de ce qu'elle est et non en fonction de ceux qui l'ont réalisé. C'est à dire, du death metal symphonique et progressif comme indiqué avec un haut degré technique et beaucoup de variété entre les voix. En effet, chantent sur cet album de manière bien répartie, Mark Jansen (grunts), Henning Basse (chant clair masculin), Jack Driessen (screams), Simone Simons (chant lyrique et chant standard), Floor Jansen (chant lyrique et chant standard), Laura Macrì (soprano) et Ariën Van Weesenbeek (grunts et passages parlés). Une belle panoplie accompagnée par des riffs death, des nappes de claviers, un orchestre simulé par des synthétiseurs, une battrie menée par un Ariën (surnommé "the beast",on comprend vite pourquoi...) au sommet de sa forme et une basse technique bien maîtrisée (je tiens à préciser que le bassiste joue sur une fretless à six cordes...). Seulement voilà, pour du death, on était en droit de s'attendre à des riffs plus violents, à une musique qui en jette un peu plus dans la brutalité et à ces défauts vient s'ajouter une production véritablement fade. Ce sont là les gros points faibles de l'album.

Et nous ne devons malgré tout pas oublier, bien que j'ai laissé ce détail de côté jusqu'à maintenant, que ce sont bel et bien des "grands" (pas trop petit en tout cas) qui nous pondent cet album. Pour des musiciens qui nous ont déjà prouvé de quoi ils étaient capable,je trouve cet opus un peu faible. Je m'attendait vraiment à quelque chose de plus "death" (ce dernier point devra néamoins réjouir les moins "death" d'entre nous) et de plus progressif (ce projet étant le plus souvent présenté comme du "death progressif"). La marque de Mark (hahahahaha...) et d'ailleurs bien perceptible dans les riffs et les orchestrations inspirées par Hans Zimmer. Je ne dirais pas que cet album manque d'inspiration mais c'est simplement la même inspiration que celle qui anime Epica (pas étonant vu que c'est le même compositeur) et cela est beaucoup trop présent. Pour conclure, "Quarterpast" est un bon produit qui manque cependant de "punch" et surtout, de surprise malgré ses belles mélodies et son côté technique assez poussé. Quand Mark Jansen vous dit qu'il prépare un album de "death progressif symphonic", vous avez plutôt intérêt à le croire,c'est bel et bien le cas.

Voilà.

2011-06-17 19:33:55