=XGV= : 17/20 | Bon sang, la NWOBHM, ça remonte à loin, n’est-ce pas ? Mais qu’est-ce que c’était bon ! Les Iron Maiden, les Saxon, les Angel Witch sont autant de groupes incontournables et très influents. Mais évidemment, en cette période d’effervescence métallique, il était bien dur de percer et beaucoup de groupes n’ont jamais dépassé le stade du premier album, voir même de la démo. Hell est l’un de ces groupes. Formé au tout début des années 80, le groupe n’eut pas la chance de réussir à se faire entendre et ses membres durent se résigner, en 1987, après plusieurs années d’échec, à renoncer. Quelques mois plus tard, le suicide du chanteur-guitariste David G. Halliday sembla mettre fin à tout leurs espoirs de réussir une grande carrière. Mais le destin allait pour une fois être clément. Quand Hell jouait ses concerts, ils avaient remarqué un jeune garçon qui était toujours là, au premier rang. Le fait est que celui-ci, depuis lors était devenu producteur. Par un concours de circonstances digne des Feux de l’Amour, Kev Bower, second guitariste du groupe reprit contact avec ce personnage il y a quelques années. Et ainsi, des dizaines d’années après sa séparation, le groupe allait se reformer et enfin sortir son premier album !
Voilà pour la petite histoire. Ainsi donc, le groupe a pu réenregistrer des chansons qu’il avait composé il y a bien longtemps… Et franchement, ça valait la peine !
C’est simple, avec Human Remains, Hell nous a sorti un album d’enfer ! Une tuerie Heavy, traditionnelle à mort, mais qui n’a pas pris une ride, notamment grâce au travail à la production, qui est moderne, propre, mais pas synthétique pour un sous. Musicalement, ça ressemble à quoi ? Face à l’imagerie et l’ambiance satanique, on ne peut s’empêcher de penser à Mercyful Fate, bien entendu, mais il serait mensonger de cantonner Hell à cette simple définition car le groupe a vraiment son son, son atmosphère et ça, c’est important de le noter.
On passera donc par bien des types de chansons, tous mieux maîtrisés les uns que les autres. Après une intro qui pourrait faire croire à un album symphonique, le riff d’ouverture de On Earth as it is in Hell, rapide, extrêmement entraînant nous détrompe et nous envoi en pleine gueule un morceau qui aurait pu devenir un classique intemporel s’il était sorti à l’époque. Tout y est : les riffs, les solos qui déboîtent, un refrain inoubliable, mais pas simpliste… Mais le groupe sait aussi prendre son temps et composer des titres plus développés, comme en témoigne par exemple le terrible The Devil’s Deadly Weapon, plus construit, épique et franchement excellent aussi. Mention spéciale aux claviers sur cette chanson, dont les sonorités nous ramènent 30 ans en arrière et le tout sans faire tâche ! C’est ça, le boulot d’un bon producteur et d’un bon groupe. En résumé, la monotonie n’a pas sa place ici et chaque chanson est une petite perle de tradition.
Quant au chant, il est parfait sur toute la ligne. Le remplaçant de David G. Halliday, David Bower a une voix belle et/ou puissante quand il le faut. Une voix typique du Heavy traditionnel, qui fait toujours plaisir à entendre et qui donne encore plus de saveur aux compositions.
J’en vois déjà râler et dire que ça n’a plus le charme que les démos avaient, la prod est trop synthétique, on veut du cru, on veut du cradingue ! Héhé, bien essayé, mais il faudra trouver mieux pour tacler cet album. Si vous préférez un son de moindre qualité, si les sonorités modernes vous donnent des boutons, vous n’avez qu’à vous prendre la version deux CD (la seule à ma connaissance). Car Nuclear Blast et le groupe ne se sont pas foutus de nous au niveau du packaging. On passera rapidement sur la pochette, certes cliché, mais tellement belle et on parlera du contenu. En plus du disque enregistré récemment, si vous avez l'édition deux CD guère plus chère que la version un disque, il y en a un deuxième, en noir, sur lequel vous pourrez retrouver les versions démo des titres de Human Remains, dans le même ordre que sur l’album normal. Et ici, le son est bien différent ! Le groupe avait peu de moyens et ça s’entend ! Mais beaucoup prendront beaucoup de plaisir à étudier les différences entre les deux versions. Qui plus est, vous aurez du coup droit au chant de David G. Halliday (et pas David Hallyday, haha), moins travaillé, mais plus spontané que celui de David Bower.
Deux styles, deux disques, tout le monde est content !
Résultat des courses : Hell frappe très fort en cette année 2011, avec un Human Remains qui aurait dû sortir dans les années 80 car il y a fort à parier que le groupe aurait marqué son époque, par son talent véritable, injustement passé sous silence. Combien d’autres groupes talentueux nous sont passés comme ça sous le nez ? Je n’ose même pas y penser. En tout cas, le cap du premier album franchi, Hell devra cette fois faire face à un autre défi : David G. Halliday était un des principaux compositeurs de la formation, comment vont-ils réussir sans lui et des années après à nous sortir une deuxième tuerie ? Seul le temps nous le dira. 2011-06-04 10:38:56
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