HEIDEVOLK
DE STRIJDLUST IS GEBOREN (Album)
2005, Napalm Records (AUT)


Re-Issue in 2008 by Napalm Records with 3 bonustracks ("Wodan Heerst" EP).

1. Krijgsvolk 02:48
2. Vale Ouwe 05:42
3. Het Gelders Volkslied 03:42
4. Winteroorlog 07:07
5. En Wij Stappen Stevig Voort 03:10
6. Furor Teutonicus 05:16
7. Het Bier Zal Weer Vloeien 03:44
8. Gelre 838, Wychaert 07:11
9. Hengist en Horsa 05:12

Bonustracks (Re-Issue 2008)
10. Wodan Heerst 07:57
11. Het Bier Zal Weer Vloeien (Violin Version) 02:48
12. Vulgaris Magistralis (Normaal Cover) 03:43

Total playing time 58:20


AlonewithL : 16/20
La corne de brume résonne au loin, les tribus saxonnes sont prêtes à l’affrontement. Le folk metal n’est plus l’apanage de groupes scandinaves. Les germanophones ont sonné la rébellion et réclament leur part de butin. Parmi ceux-ci un jeune groupe costaud néerlandais du nom de « Heidevolk ». « De Strijdlust Is Geboren » est le premier album de ces drôles de barbares, entièrement chanté en hollandais, langue des plus germaniques. C’est un véritable retour aux sources de l’esprit saxon d’avant l’an 1000 qu’ils nous font revivre. Lorsque ces tribus avaient encore leur propre religion, proche de la nature et leur propre mode de vie, si austère et pourtant si conviviale.

Les chants sont caverneux et agissent comme deux caisses de résonance. Ils restent parfaitement structurés malgré leur rudesse. La musique est souvent d’une même lancée, régulière, cachée derrière les voix. On en a un fidèle aperçu sur les titres « Krijgsvolk », « Vale Ouwe » et « Furor Teutonicus ». Mais il arrive aussi parfois qu’elle s’emballe, détachée des chants de Joris et de Jesse. La musique et les voix présentent renforcent un aspect folk. Comme avec l’introduction d’instruments folkloriques par nature, avec par exemple la flûte et le tambourin sur le début magnifique de « Het Gelders Volkslied ». Ce titre est très réussi et reflète admirablement le style identitaire du groupe. La musique y est jouée avec beaucoup de variété. Les couplets riment parfaitement au niveau de l’intonation. On ne sort pas des sentiers battus, on suit le mouvement.

« Heidevolk » est aussi capable de jouer de jolies ballades comme l’atteste le très folklorique « En Wij Stappen Stevig Voort ». Ces voix si rudes, si viriles, chargées en testostérone, y font preuve d’une certaine candeur, malgré leur imposante présence et leur particulière puissance.
« Het Bier Zal Weer Vloeien » est sans conteste le plus beau titre de l’album, et l’un des plus beaux titre de l’actuelle carrière de « Heidevolk ». Des forêts de l’est de la hollande, ces barbares nous emmènent ramer à bord de la flotte saxonne en Mer du Nord. C’est une parfaite chanson de marins, remplie d’humanité. On la verrait bien chantée en collectif dans un lieu de partage et de convivialité autour de chopes de bière. Les voix et le chant canalisent la vitesse de leur navire. La guitare suit le rythme de ses vagues et de la houle.

Sur les deux titres suivants, « Gelre 838, Wychaert » et « Hengist en Horsa », les voix et la musique se lâchent un peu. Ils nous offrent plus de fantaisie et de fantastique avec une rythmique moins régulière, mais tout aussi bien travaillé. Les guitares et la batterie font une démonstration de puissance et de barbarie. Les barbares perdent temporairement leur calme habituel et leur placidité lorsqu’il s’agit de guerroyer.

L’album pourra disposer également de 3 pistes supplémentaires, bonus issus du MCD « Wodan Heerst ». Il y a bien entendu le titre très captivant « Wodan Heerst » qui paraîtra sur l’album suivant de « Heidevolk », « Walhalla Wacht ». Mais nous allons plutôt nous attarder sur les deux autres titres que sont « Het Bier Zal Weer Vloeien » (version spéciale) et « Vulgaris Magistralis » qui sont particulièrement spéciaux. Le meilleur pour la fin si on peut dire. « Het Bier Zal Weer Vloeien » (version spéciale) est comme vous l’aurez compris une réadaptation du titre de la 7ème piste. Ici, il est dans sa plus grande simplicité. Il n’y a plus le bruit de fond de la mer, mais l’ensemble est tout aussi génial, presque plus expressif, voir plus fouillé, avec une grande liberté instrumentale. « Vulgaris Magistralis » est quant à lui le titre le plus « barbare ». Quand je dis « barbare » je ne fais aucune allusion à du grind. Il n’y a en vérité aucune réelle brutalité sur ce titre. Les voix qui accompagnent le chant sont des plus primitives. C’est une superbe chanson, jouissive à souhait, où notre côté animal se réveille complètement sur une structure de haute qualité.

Nous avons ici une description idéale de l’esprit des tribus saxonnes sur ce « De Strijdlust Is Geboren ». Celle d’un peuple rude et fier, rapportée dans les 6 premières pistes avec un rythme d’exécution posé et d’une grande régularité. Une représentation de leur comportement sauvage sur les titres qui suivent, mêlant une certaine folie dans leur rigueur apparente. Les peuples qui vivent à côté devront dorénavant se méfier des guerriers saxons.

16/20 pour l’album
17/20 pour l’album avec les 3 pistes bonus

2010-05-03 00:00:00