YYRKOON
OCCULT MEDICINE (Album)
2004, Osmose Productions


1. Intro 00:17
2. Doctor X 03:57
3. Censored Project 04:36
4. Blasphemy 04:11
5. Occult Medicine 06:51
6. Revenant Horde 04:49
7. Reversed World 04:31
8. Trapped into Life 04:18
9. Surgical Distortion 04:38
10. Schyzophrenic Carnage 03:40
11. Erase the Past 04:35

Total playing time 46:23


ArchEvil : 16/20
Ce fut il ya quelques mois que je découvrais Yyrkoon, de la manière la plus banale qui soit, en dépoussiérant une vieille compil démonstrative d'un Rock Hard de 2004. Juste par curiosité, je posais une oreille distraites sur diverses formations. Il faut croire que tout cela ne m'emballait pas de trop ( ah si, cet extrait du premier album de Phazm m'a titillé les tympans ).
Mais je laissais tourner la galette; ce que j'aime avec ce genre de compils, c'est lorsque le bon morceau arrive, celui qui te réveille de ta semi-léthargie et te fait appuyer sur le bouton "repeat" du lecteur, jubilant de ta nouvelle découverte. Celui-ci ne s'est pas fait trop attendre et a eu la bonté de démarrer sur les chapeaux de roues. En un coup, un énorme riff tranchant comme une machette accentué par une rythmique en béton vient scotcher le bec des autres pleurnicheurs. Après une légère volute guitaristique, ce charmant bulldozer appuie sur le champignon, une batterie millimétrée et cinglante et une voix rêche dirigent ma main sur le fourreau en carton du disque. Yyrkoon - Schizophrenic Carnage. Diantre, quel titre représentatif. Tout cela m'ayant convaincu, je décidais de me procurer l'album. Celui-ci distribué par Osmose ne devait pas être difficile à dénicher.
Pour preuve, une semaine après, je me retrouve avec le disque en question entre les mains.

Pour présenter ces metalheads ambitieux à nos amis, Yyrkoon est un groupe français originaire de Ribecourt ( ce sont nos Gaulois qui vont adorer ) formé en 1996. En jetant un coup d'oeil en arrière, les fréquents changement d'orientation musicale sautent au yeux : Le groupe proposait un heavy/black à tendance symphonique sur Oniric Transition, tourna à 90° vers une osmose entre heavy et thrash sur Dying Sun pour parvenir à un Death Thrash puissant sur ce fameux Occult Medicine. Ce nouveau chemin prit serait probablement le fruit de l'arrivée du fameux Dirk Verbeuren dont les prestations avec Aborted et Phazm en auraient impressionné plus d'un.

Dans ce genre de metal mêlant puissance de feu et accélérations contrôlées , Occult Medicine peut se vanter de posséder des biceps de taille, certainement mis en valeur par cette production fignolée de manière rigoriste. Effectivement, le tout a été enregistré avec professionnalisme, la panoplie Soundmax et le contenu des coffres forts de chez Pioneer auront été bien dérouillés lors de l'enregistrement. Ainsi le rendu studio se montre très puissant et réglé comme l'horloge astronomique de Prague, Pour un metal se voulant aussi robuste et technique, rien d'étonnant.
Occult Medicine déploie alors une paire d'ailerons parfaitement ciselés. Un Death Thrash pointilleux, surtout au niveau du riff prompt à trancher net la pierre bleue comme à sortir l'artillerie PGV. Ceux-ci sont tous magnifiquement bien organisés, et cette vitesse constante mise en relief par une série d'altérations rythmiques judicieuses fait que le disque ne ralentit pas.
Ainsi, nos brillants techniciens exécutent avec aisance une liste de titres super efficaces, aussi lourds et complexes qu'énergiques, n'hésitant pas à y introduire ses soli à la construction mélodique tout bonnement impressionnante, solidement inspirée et très travaillée harmoniquement. Tout ce répertoire confortablement assis sur le jeu carré et technique d'un Verbeuren en pleine forme.
L'album fut créé sur le concept d'un médecin dégénéré narrant ses expériences obscures à travers les titres, en témoigne Doctor X, première pièce de l'oeuvre jetant la pierre à l'eau avec ses doubles infernaux et blasts solidement appuyés ou le terrible Censored Project et ses couplets thrashisants frôlant la perfection.
On retiendra aussi le décapant Blasphemy et ses mid tempos accouplés aux riffs aiguisés, de quoi déformer un tapis de scène ou le titre éponyme, son introduction lugubre qui part sur un titre plus posé, mêlant atmosphères pesantes et superbes envolées guitaristiques.
On est surpris aussi par les courtes apparitions d'un chant clair superposé aux braillements de Stéphane sur Reversed World et Trapped into Life, puis ce Erase the Past sur lequel les tendances passées heavy du groupe pointent le bout de leur nez et son fondu de fin sur Verbeuren maintenant l'attention jusqu'à la dernière seconde.

Occult Medicine se présente comme l'un de ces missiles death à la fois précis et responsables de dégâts collatéraux considérables. Et même si il existe bien plus brutal dans l'esprit, son thrash racé et revigorant ainsi que ses performances techniques et harmoniques lui confèrent un médaillon supplémentaire. Ces éléments lui permettent de construire une atmosphère d'une certaine opacité malgré son contour très nettoyé. Un disque réfléchit, alliant férocité et souplesse avec brio. Viva la francia, man !

Finalement, Rock Hard n'est pas si mal quand il le veut.

2009-01-26 00:00:00


MercuryShadow : 15/20
A la recherche d'un truc qui me décaperait les oreilles en profondeur, je plonge dans les tréfonds de ma discothèque et en exhume cet album dont j'avais oublié jusqu'à l'existence. J'ai beau essayer de me remémorer les circonstances dans lesquelles j'ai acquis ce disque, pas moyen. J'avais sans doute lu une bonne critique quelque part, mais impossible de se rappeler où. Bon, tant pis, on va essayer...
Trois quart d'heure plus tard, alors que les dernières guitares se sont tues, un sourire béat est apparu sur mes lèvres. La bonne surprise que voilà! Cet "Occult Medicine" est un petit bijou de death / thrash des familles, qui vous envoie dans la tronche dix morceaux techniques, puissants et efficaces, alternant bastonnade sans merci et mid tempos façon rouleau compresseur. Une mention spéciale sera décernée aux guitares, toujours pertinentes, qu'il s'agisse de créer un ouragan de riffs ou de partir dans des soli de très bonne facture. Les amoureux de la six-cordes sont instamment priés de poser une oreille sur "Revenant Horde", tout simplement énorme.
Disons-le simplement, Yyrkoon pourrait être la réponse française à Arch Enemy: même goût pour le mid-tempo écrasant, pour les murs de grattes, pour les soli inspirés et la double pédale; même efficacité dans l'élaboration d'un métal extrême mais aéré et mélodique, violent mais jamais lassant ou caricatural.
Ah, excusez-moi, on frappe à la porte. Comment çà, il est 23h passées? Baisser le son? Tapage nocturne, musique de dégénérés, elle est belle la jeunesse... D'accord, d'accord, je coupe ma chaîne. Une dernière précision: il est peu probable qu'Yyrkoon améliore les relations que vous entretenez avec vos voisins.

2009-01-26 00:00:00


Stench
Je connaissais le groupe de nom, puisque les français se sont forgés une solide réputation depuis leur formation en 1995, et ma première approche du groupe s’est traduite par une énorme claque dans la tronche. Je comprends mieux maintenant l’attirance pour ce groupe, qui propose une musique vraiment excellente, et surtout surprenante de maturité. Loin d’avoir l’impression d’un groupe de plus qui cherche à définir un style, voire pire, qui plagie sans pitié, YYRKOON nous propose tout simplement un putain d’album de métal extrême, toutes époques et tous pays confondus ! Le groupe évolue sur le fil du rasoir entre le putain de death metal (le chant grave, certaines rythmiques speed) et le thrash de tueurs (les breaks puissants, les riffs , les solos magistraux) et s’en sort vraiment avec les honneurs. Certains plans techniques sont vraiment bluffants, comme sur l’excellent « Surgical distortion » où la mise en place est redoutable de précision. Ca faisait vraiment longtemps que je n’avais pas entendu un opus si efficace, et le hasard a voulu que ce soit un album français. Débordant d’énergie et de feeling, ce disque, quoi que violent, est un coup de maître qui devrait marquer l’histoire du métal français, pour peu que le public fasse l’effort de jeter une oreille sur cette bombe. Le son est vraiment impressionnant, et en toute sincérité, je ne trouve rien à dire de négatif, même en cherchant beaucoup…. J’ai toujours l’impression, quand je reçois un disque excellent, que c’est l’effet de surprise qui joue ; là, plus je l’écoute, plus je l’aime ! Précipitez vous, des albums de cette trempe, il n’y en a que très peu !

2009-01-26 00:00:00