GHOLES
COEXISTENCE (Album)
2008, Auto-Production


1. Raw Material
2. Sweet Illusions
3. Dust And Destiny
4. Coexistence
5. Collapsing Identity
6. Emerging From Blindness
7. Trancing Procreative Chainwork
8. Paradoxical Collective Suicide
9. Desastrouse Incompletion
10. Orbital Awakening
11. Exile


GandhiEgo
Gholes voit le jour en 1995 mais ce n’est qu’en 2001 que Fleurs de Soufre, leur premier album, devient disponible. Si Coexistence est ici crédité d'une date de sortie en 2008, la version Digipack qui est à l'origine de cette chronique n'est disponible que depuis 2011.

Formés autours de musiciens expérimentés, Gholes périclite suite à divers problèmes. Tamatoa, batteur de son état, quitte la métropole pour retourner vers sa Polynésie natale mais c’est surtout le décès en 2010 de Pierre, chanteur et programmateur, qui marque la fin de l’aventure Gholes. Et alors que Coexistence ne devait pas sortir sur support physique, les membres de Gholes décidèrent donc de rendre un dernier hommage à leur camarade disparu.

Bien les en a pris. Coexistence signe selon moi une des toutes meilleures sorties Death Metal de cette année. Vous lirez ici sur leur fiche "Death Metal Mélodique" ce qui s’avère vrai certes mais est aussi terriblement restricteur. Alors que la plupart des groupes phare de Melodeath nous servent aujourd’hui une soupe insipide, l’amalgame serait peu flatteur pour Gholes.

Développé autour d’un concept science fiction, Gholes livre un album certes mélodique mais surtout terriblement ambitieux. Si le domaine de la science fiction s’est avéré une route peu exploitée par les ténors du Death Metal, on ne peut tout de même éclipser l’importance majeure des albums The Key et Thresholds des américains de Nocturnus. A n’en pas douter, Nocturnus représente d’ailleurs une influence majeure pour Gholes. Certains plans de clavier sont même très similaires.

Parlant claviers, autant le dire dès maintenant : ils ne se contentent pas de faire du featuring mais sont bien partie intégrante du line-up. Ceux qui sont génétiquement repoussés par cet instrument à la réputation avilie dans le Death Metal doivent oublier cette chronique de suite.
Ceux qui comme moi sont ouverts à un peu plus de nouveautés y trouveront largement leur compte.

Les chansons sont magnifiquement bien construites. Bien sûr, elles ne sont pas très accessibles au premier abord et semblent suivre des lignes chaotiques mais le talent de composition des membres de Gholes réside justement ici. Faire des chansons techniquement compliquées et faire sonner le tout extrêmement naturel. Encore une similitude avec Nocturnus. Tour à tour les morceaux se veulent introspectifs presque uniquement construits autour des claviers pour ensuite nous livrer des accélérations dantesques propres au Brutal Death Metal car quand ça cogne, ça ne fait pas semblant.

Thématiquement parlant, l’univers de Gholes dont le nom m’évoque les Gholas de Dune de Frank Herbert, êtres recréés génétiquement par le Bene Tleilax pour faire « revivre » ceux qui nous ont quitté, est lui aussi très riche et on prend plaisir à parcourir les paroles à l’écoute du CD. Chose assez rare dans le Death Metal.

Mixture improbable entre les parties synthétiques / brutales de groupes comme Neolith ou Nocturnus avec des parties atmosphériques que ne renieraient pas un groupe comme Elend, Coexistence est un album riche et attachant. Il le devient encore plus quand on en connait l’historique. Le digipack est limité à 300 exemplaires. Procurez-vous le vite !

2011-07-19 12:09:09