KYUSS
...AND THE CIRCUS LEAVES TOWN (Album)
1995, Elektra Records


1. Hurricane
2. One Inch Man
3. Thee Ol' Boozeroony
4. Gloria Lewis
5. Phototropic
6. El Rodeo
7. Jumbo Blimp Jumbo
8. Tangy Zizzle
9. Size Queen
10. Catamaran
11. Spaceship Landing
12. Day One


vastAire
Facile de s'attaquer à des albums inconnus du grand public metal, à vrai dire on ne se risque pas à grand chose si ce n'est quelques réprimandes de fans teigneux parce qu'on aura écorché le nom de ce morceau en tchèque ou bien parce qu'on aura oublié de resituer la fabuleuse première demo rehearsal tirée a cinq exemplaires – quatre pour les membres et un pour le groupie de service qui passait son samedi après-midi à les voir répéter – comme pièce fondatrice de ce groupe sorti en split sur un label tchétchène.

Avec Kyuss on change de registre et de pointure. C'est un peu l'école des grands par rapport à l'école des fans. On n'a pas droit au faux pas sans quoi des hordes de fans vont te fondre sur le coin du ciboulot et t'arracher les yeux, voire t'envoyer des colis façon unabomber.

...And the Circus Leaves Town est le dernier avorton du combo de Palm Desert, Ca. avant son split et la future refondation de ses cendres avec Queens of the Stone Age. C'est aussi le dernière pierre finale à l'édifice qui vient s'ajouter aux quelques perles que sont Blues for the Red Sun ou bien Welcome to Sky Valley. Ne vous attendez pas à des anecdotes croustillantes, on ne fait pas ici dans le people, pour recentrer on peut dire que c'est l'album de Kyuss qui sent le sapin.
Critiques pas forcement enthousiastes, ventes moyennes, tout semblait annoncer la future séparation des compères du désert.

Affublée de différents quolibets, la musique de Kyuss est parfois du stoner rock, du sludge doom mais le terme qui la désigne le plus efficacement reste desert rock. Les guitares sont chaudes comme des coups de soleil quelque part entre la guitare hawaienne à la Beach Boys et les sons plus métalliques de Black Sabbath, que ni Homme ni Garcia, les pères fondateurs du groupe aux multiples line-ups, ne pourraient renier. La basse est elle aussi plutôt 'caliente' et sans conteste le son est résolument rock, un rock qui donne soif et qu'on écoute entre deux volutes de fumée illicite.

Si pour la majeure partie des fans de Kyuss cette dernière oeuvre représente le chant du cygne et sent l'ultime commande à honorer avant de rompre les liens fraternels et professionnels avec le label Elektra, c'est à mon sens leur album le plus abouti et le plus dense. C'est l'étuve la-dedans, on n'a pas le temps de souffler et chaque bouffée que l'on peut se permettre ressemble a un exercice de respiration dans un hammam senteur eucalyptus / pin des landes.
Chaque titre s'emboîte parfaitement avec le précédent et laisse deviner les prémisses du prochain. Toujours un petit riff d'entrée avec batterie savamment dosée (je suis loin d'être expert ès batterie mais ces cymbales sont tout simplement jouissives). Kyuss réussit à réactualiser une musique qu'on pensait morte depuis Sabbath, Bloody Sabbath et chaque note apporte sa pierre à l'édifice. Si le morceau 'One Inch Man' fut l'unique single de cet album, c'est probablement du a son air play de 3:30 minutes, idéal pour les radios américaines formatées. Néanmoins chaque titre est un hit en puissance, chaque titre dégage sa dose de puissance controlée et satinée et respire une certaine noirceur probablement annonciatrice du split imminent. Comme si ces braves gars ne voulaient plus jouer ensemble mais que leurs violons étaient naturellement faits pour s'accorder malgré la discorde apparente.

Un album bourru et pourtant peaufiné. Du vrai rock de crasseux qui aiment se retrouver sous un porche à siroter des coors bien fraîches en attendant que le soleil et ses 45 degrés à l'ombre se couche pour laisser place à la beauté vide d'une nuit dans le désert. Putain comme je les envie. ...And the Circus Leaves Town, finalement c'est un peu comme un crotale, le petit serpent a sonnettes de leur beau desert de Californie du Sud, c'est beau et rugueux, invitant et dangereux a la fois. Je recommande... chaudement.

Best Cuts : El Rodeo, Phototropic, Catamaran et le grandissime Size Queen.




2008-02-11 00:00:00


Sadus
And The Circus Leaves Town... Kyuss...
Kyuss.
Groupe Stoner américain de grand renom, une des légendes du stoner.
Produit par le talentueux et renommé Chris Goss,
Emmené par le charismatique chanteur John Garcia, le guitariste (Désormais chanteur et guitariste des Queens Of The Stone Age) Josh Homme, un bassiste talentueux Scott Reeder (qui remplace le furieux Nick Oliveri)et Alfredo Hernandez (remplaçant de Brant Bjork), batteur.

On peut déjà remarquer la magnifique pochette, qu'il faut retourner pour comprendre l'astuce.

Le rock stoner de ces talentueux américains atteint son apogée avec cet album, incroyablement groovy, des instrumentaux excellents très lourds distortionnés "Jumbo blimp jumbo", "Thee of boozerony" de très bons titres très Stoner dans la lignée de leurs précédents albums mais jamais ennuyeux ou pompés sur le reste : "Photocropic", "El rodeo", "Tangy zizzle"... Une petite cover des Yawning Man avec l'excellent et très frais "Catamaran"... Le hit en puissance est certainement "One Inch Man" avec sa ligne de basse très groovy, son riff de guitare incroyable, un solo de légende, et un chant excellent...

Bref cet album, même s'il marque la split de Kyuss, reste une des légendes du Stoner, du Vrai !

2006-05-25 00:00:00