KYUSS
BLUES FOR THE RED SUN (Album)
1992, Dali Records


1. Thumb
2. Green Machine
3. Molten Universe
4. 50 Million Year Trip (Downside Up)
5. Thong Song
6. Apothecaries' Weight
7. Caterpillar March
8. Freedom Run
9. 800
10. Writhe
11. Capsized
12. Allen's Wrench
13. Mondo Generator
14. Yeah


Julien : 18/20
Josh Homme est un marrant. Comment peut-il qualifier Wretch de brouillon de jeunesse alors qu’à à peine 16 ans lui et ses potes avaient déjà réalisé un album qui tenait largement la route? La réponse vient d’elle-même en écoutant Blues for the Red Sun. Quelle claque !!!!!!! Peu importe que vous soyez rock, metal ou ce que vous voulez, ce disque a tellement marqué par son originalité, tellement marqué par son homogénéité, tellement marqué par son génie que l’on ne peut que s’incliner devant cette musique tout droit sortie du désert aride! Comme l’atteste le livret, on branche l’ampli, on se désaccorde bien comme il faut et on se laisse porter par la musique jusqu'à l’extase. Un vrai moment musical.

A posteriori, en regardant le pédigree de chacun des membres de Kyuss, il y a de quoi se faire peur: à eux quatre ils ont joué dans quasiment tous les plus gros groupes de Stoner (ou au moins influencé)! Mais en cette année 1993, il n’y a que Kyuss et le trip peut commencer. Ce disque, c’est la passerelle entre le monde enfumé du rock 70 et les années 90. Un savant mélange alliant le kitsch à une technique imparable sans pour autant perdre une once de crédibilité. On pourra se dire que certains effets en « stéréo » sont démodés mais qu’à cela ne tienne, Kyuss assume et nous nous en prenons plein les oreilles. Il faut dire que John Garcia est un putain de chanteur comme on aimerait tous en avoir. Prenant et d’une rare intensité il, pèchera surtout par son absence sur certains passages. Mais bon la musique est bel(le) et bien là donc nous n’allons pas nous plaindre.
Et la musique, quelle musique! Kyuss ne se pose pas la question de savoir si ça le fait ou pas. Il faut que ça envoie et que l’on décolle dès les premières notes. « Thumb » est la parfaite rampe de lancement à un Blues for the Red Sun devenu culte : la rythmique plombée, les changements de tempo, le chant envoûtant, tout y est et ce n’est que le premier morceau. Outre des passages ultra lourds, nous retrouvons surtout des passages totalement deconnectés de la réalité comme le final de « 50 Million Year ». Jamais depuis les années 70 nous n’avions autant plané par le simple biais de la musique. Même si Garcia manque cruellement lorsqu’il n’est pas là, la qualité de certains interludes fait mouche. Ils se reconnaîtront, mais le trip avait été bien bon lorsque nous avions bu un max de bière dans un canapé avec Kyuss en fond musical. Voila comment apprécier ce disque, avec des potes, des bières et un canapé (et une stéréo, ça va de soit). C’est vrai bien que l’on se laisse porter par les titres, les interludes comme « Writhe » finissent de nous assommer alors que nous n’avions rien demandé à personne. Ma préférence va pour « Apotecaries Weight » dont le coté totalement pysché est aussi beau qu’effrayant. Mais qu’avaient-ils pris au moment d’écrire ce morceau (peut être étaient-ils à jeun justement, et que le manque les a fait délirer?). Mention spéciale à "Yeah", sommet de l'humour!!!!!!!
Mais Kyuss, ce n’est pas que des titres qui déchirent, c’est également un son unique, son qui vient d’un accordage de folie et d’une recherche sonore unique qui voit le son de guitare se confondre avec le son de la basse. Résultat, un rouleau compresseur qui ne fera pas de quartier. On vénère ou l’on n’aime pas du tout mais en tout cas il n’y a pas de compromis.

A consommer sans modération, Blues for the Red Sun a marqué son temps et l’histoire de la musique. Imaginez qu'il fallu inventer une nouvelle catégorie de musique pour les « cataloguer ». Laissez vous portez par la puissance de la musique et ne cherchez pas à comprendre : boire des bières et écouter Kyuss est une religion qui me plait bien !!!!!!!

2008-05-15 00:00:00