DAYS OF THE NEW
DAYS OF THE NEW (Album)
1997, Geffen / Outpost Recordings


1. Shelf in the Room
2. Touch Peel and Stand
3. Face of the Earth
4. Solitude
5. The Down Town
6. What's Left for Me?
7. Freak
8. Now
9. Whimsical
10. Where I Stand
11. How Do You Know You
12. Cling


Hacktivist : 17/20
Le succès provoqué par les pièces acoustiques, fonctionnant dans un style grunge, à la finalité mélancolique destinée à toucher les auditeurs tels que le célèbre "MTV Unplugged in New York" de Nirvana sorti en 1994 avec son "The Man Who Sold the World" - et ayant renforcé sa popularité avec le décès de son icône ou encore avec le "MTV Unplugged" de Alice In Chains délivré un an plus tôt, en 1996, auront malgré tout, su donner une nouvelle vision de la musique acoustique et de ses points forts.

Une opportunité pour Days of the New, qui depuis son changement de nom très récent, après sa fondation en 1995, a pu ajouter un nouveau guitariste à son line-up afin de le compléter et ainsi officier, dans un registre acoustique novateur par rapport aux autres formations, dont les albums unplugged n'ont toujours été qu'une pièce de plus ajouté à leur discographie, ne constituant pas l'essence d'un style à proprement parler. Nul ne sait pourquoi le groupe, originellement organisé en un trio de rock/metal expérimental nommé Dead Reckoning a su prendre la mouvance grunge en cours de route et mettre en avant les attraits vocaux de Travis Meeks tout en retravaillant ses sonorités.

Si cet aspect acoustique, pourrait en effet, laisser sceptique quant aux influences ou ou style grunge adopté, pourtant bien mis en valeur dans ce premier opus éponyme, aussi connu sous le nom de "Orange" ou "Yellow" par les tons et les couleurs de sa pochette, il n'empêche pourtant pas d'y retrouver des passages hargneux, enchaînant les screams et les agressions vocales sur "Freak" ou avec des notes qui s'intensifient sur la fin de "Solitude" mais où l'on retrouve une atmosphère plutôt sombre et désespérée tout au long du morceau.

Malgré tout, il serait possible d'y voir une sorte de mélange entre un style clairement grunge et des sons influencés par la world music pour ce qui est des nombreux solos ou passages de guitares acoustiques délivrant comme des airs traditionnels ou des rythmes plus folkloriques pour en revenir à l'arrière-plan de "Freak" ou avec certains passages de "The Downtown" sonnant presque comme une guitare sèche espagnole/flamenco. C'est justement cette exploitation des traditions et des instruments de musique dit classique qui pourrait charmer l'auditeur et le faire voyager sur "What's Left for Me?" grâce à son air mélancolique.

C'est pourquoi, dans le cas de Days of the New, le choix d'un bon vocaliste prend alors tout son sens car ce n'est pas au hasard, si toutes les émotions et les sensations ressenties passent par ces performances vocales. Les autres instruments sont donc délaissés au profit des guitares acoustiques et du chant plaintif ou bien plus optimiste de Travis Meeks sur "The Down Town" ou "Where I Stand". Mais ce n'est pas pour autant, que le quatuor s'empêche de garder les codes et l'éthique du grunge, que ce soit par le thème angoissant abordé sur "Face of the Earth" par exemple, ou par l'aspect un peu plus hargneux dévoilé sur certains des titres déjà évoqués. D'autant plus, que la production est signée Scott Litt, ayant déjà travaillé avec Nirvana par exemple.

On pourrait tout de même reprocher les quelques titres un peu longuets voire le manque d'efficacité des derniers morceaux, mais ce "Days of the New" est pourtant bien loin d'être un échec. C'est à vrai dire, le commencement d'une belle carrière aux frontières du rock acoustique, du grunge traditionnel et aux légères touches folkloriques. L'auditeur ne peut qu'être emporté devant la force de conviction et la beauté de certaines pièces acoustiques telles que "Solitude" ou "What's Left for Me?" pour n'en citer que quelques-unes.

2013-12-28 20:19:59